En soirée, dans la plupart des villes africaines, les bonimenteurs investissent les places. Ils haranguent les passants, en vantant les mérites de leurs “remèdes-miracles” — aux vertus quasi universelles. À la lumière vacillante d’une lampe à gaz cela accentue la magie de la situation. Les badauds font cercle, serrés autour d’eux, et il est intéressant d’observer ces visages d’ombre et de lumière, aux traits exagérément contrastés : les sérieux et attentifs, les franchement émerveillés et, bien sûr, les goguenards.
Ça nous rappelle, dans notre enfance, les bonimenteurs de nos marchés de campagne. Ceci dit, pas grand-chose ne change en ce domaine. Nous avons toujours nos “remèdes-miracles”, ils ont simplement, au gré des modes, un peu changé de nature et surtout de présentation.