Sindou
Pour Sindou le trajet en minicar le plus “boîte à sardines” du voyage. Non seulement nous étions serrés, tous les espaces étant occupés par des bagages, nous n’avions même plus de place pour nos jambes (j’avais déjà connu ça à Madagascar).
Sindou est une paisible bourgade avec quelques maquis et épiceries et son marché tous les lundis.
Dans toutes les cases, entre le sommet du mur et la paillote, les poutrelles laissent un espace qui assure la ventilation. Cette fois pas de petite souris mais, hormis les nombreux margouillats (lézards), des oiseaux qui fréquemment entrent, voltigent sous la paillote, puis ressortent — de beaux petits oiseaux, le corps couleur bordeaux et les ailes marron-gris. Ce n’est qu’au bout de deux jours que j’ai compris la raison de leur manège. Il y a un nid dissimulé entre la paille et une poutre et, lorsque les oiseaux voient une présence dans la case, au lieu d’aller directement dans leur nid, ils tournent sous le toit pour faire diversion et mieux préserver leur cachette. Le plus souvent ils vont au nid une plume au bec, je pense qu’ils s’emploient à le rendre plus douillet en vue d’une prochaine couvée (on ne sera probablement pas là pour entendre le piaillement des oisillons).
Sindou est réputée pour ses pics (un petit massif montagneux très érodé) qui offrent un beau spectacle et l’opportunité d’agréables balades (à condition de rester au moins quelques jours, la plupart des touristes ne font que passer, se contentant d’une visite guidée de 45 mn). La beauté du site, la vie paisible de cette bourgade et plus encore des villages environnants, incitent pourtant le voyageur à poser son sac.
De belles randonnées dans les environs, une immersion dans l’ambiance des villages de brousse africaine — et l’on se sent bien. C’est la période des feux de brousse, on part avec des vêtements propres et au bout de quelques heures on revient avec, en plus d’auréoles ocres, des zébrures noires sur les jambes du pantalon. Une œuvre d’art en somme, dont on peut se parer quelques jours (à moins d’être maniaque de la lessive).