Bucarest
Bucarest est une ville pleine de contrastes, entre immeubles vétustes, délabrés, et immeubles ultramodernes, le clinquant y côtoie la pauvreté. Le centre historique est en cours de restauration, tout un quartier est piétonnier, c’est plaisant d’y flâner. On y voit de nombreux superbes édifices, anciens et modernes, beaucoup de sculptures, pour tous les goûts. Les curiosités n’y manquent pas et, comme dans la plupart des villes de Roumanie, il y a de nombreux espaces verts, de grands parcs, certains avec des lacs où l’on peut se promener en barque. Parmi les curiosités : une auberge construite en 1808 en forme de caravansérail (un grand porche à l’entrée, des pavés de bois, avec une grande cour intérieure) ; une église orthodoxe de style russe, avec des bulbes dorés (Moscou à Bucarest en quelque sorte) ; évidemment la Maison du Parlement (ancienne Maison du Peuple), le symbole de la mégalomanie quasi délirante de Ceausescu (le plus grand bâtiment d’Europe, le 2e au monde après le Pentagone de Washington)... En somme Bucarest est une capitale qui ne manque pas d’intérêt dès lors que l’on dispose de suffisamment de temps pour y flâner à son aise.
Bucarest est par ailleurs la capitale des chiens errants. (Il paraît cependant qu’il y en a beaucoup moins qu’avant — le nombre excessif de chiens est plus généralement une caractéristique de la Roumanie.) C’est une des premières choses qui frappent lorsqu’on arrive. Ils sont, souvent en bandes, un peu partout ; heureusement ils ne sont pas (pour la plupart du moins) agressifs (habitués qu’ils sont aux allées et venues des piétons — de plus ils sont plutôt bien traités, les habitants leur donnent régulièrement à manger). Pour autant ce n’est pas toujours rassurant (à la campagne par contre certains sont dangereux). Dans les autres villes ils sont de même assez nombreux à errer.
Entre les deux guerres on appelait Bucarest le Petit Paris, certains quartiers rappellent l’atmosphère qui devait régner alors, à cette époque d’essor économique et culturel, avec de nombreux artistes et écrivains francophones. Les édifices publics et hôtels particuliers aux styles de cette période sont nombreux. La ville est aussi riche en musées de grande qualité. Flâner dans le centre historique, avec ses rues piétonnes, ses bouquinistes (notamment place de l’Université), ses passages couverts avec verrières à la lumière ocre-jaune (occupés par des terrasses de cafés et restaurants)...
Assister au tournage de quelques prises pour un film, dans une ruelle bordée de restaurants asiatiques, décorée pour l’occasion de lampions rouges... et parcourue par un dragon !
Le Palais où résidait le célèbre compositeur roumain George Enescu (pour le moins cossu) est maintenant un Musée dédié au musicien.
Prendre son repas dans un restaurant (découvert par hasard) situé dans un loft — sympa et branché !
Sur la place de l’Université un vieux monsieur lit un ouvrage à haute voix, des poèmes sans doute — cependant personne ne lui prête attention...
Balades dans le parc Cismigiu et, bien plus au sud, dans le parc Carol 1er.
Pour brièvement conclure, la Roumanie (comme sa capitale) est assurément un pays de contrastes : la Roumanie religieuse et prude (à noter que la plupart des sites touristiques sont des édifices religieux, monastères, églises fortifiées, cathédrales orthodoxes...) et la Roumanie délurée et même souvent provocante ; la Roumanie des campagnes, plutôt démunie, où les automobiles sont rares (si ce n’est les anciennes Dacia, copie de la Renault 12, réputées “increvables”), où l’on voit surtout des chariots tirés par des chevaux (d’ailleurs fort beaux), et la Roumanie des villes, souvent ostentatoire, où le parc automobile est aussi diversifié et moderne (même plus) que dans la plupart des pays occidentaux (4x4 et voitures de luxe compris), où même l’outrance ne fait pas peur aux nouveaux riches...
Pour autant il règne globalement en Roumanie, pour le voyageur tout du moins, une quiétude de vie que l’on attribue habituellement plutôt aux pays méditerranéens. Les gens paraissent, bien plus que chez nous, “prendre le temps de vivre” (les lieux de convivialité sont nombreux, comme les espaces aménagés pour les jeux de société — jeux de cartes, jeu d’échec...— dans la plupart des jardins publics, les gens aiment s’y retrouver entre amis).
Bribes de voyage
Roumanie 1 Sibiu / Brasov