Saint-Louis
L’île St-Louis (délimitée par deux bras du fleuve Sénégal) constitue le cœur historique de la cité (ancienne capitale coloniale de l’Afrique de l’Ouest). Elle possède encore un charme très particulier, elle a cependant bien changé ces dernières années : la plupart des anciennes maisons coloniales sont achetées par des occidentaux pour être restaurées — et les bars, boîtes de nuit, auberges, restaurants, boutiques, pour touristes, sont de plus en plus nombreux. Au-delà du deuxième bras du fleuve, en bordure de l’océan, le quartier des pêcheurs, lui, garde toute son authenticité (les habitants y sont aussi beaucoup plus démunis).
Oubliée la grosse chaleur de l’intérieur du pays, ici le vent venant de l’océan rafraîchit agréablement l’atmosphère.
Le chauffeur du taxi conduit tout en utilisant son téléphone portable, tandis qu’un passager “égrène” frénétiquement son chapelet — tout va bien, Dieu veille...
Parcourir la “Langue de Barbarie” (entre fleuve et océan), à l’aller côté océan, au retour côté fleuve, c’est toujours aussi magique...(bien qu’il y ait ici aussi de plus en plus d’hôtels).
Kayar
Avant j’ai fait un détour par New York pour photographier “la statue de la Liberté”...
Un Sénégalais, qui a vécu longtemps en France où il vendait des objets africains sur les marchés, envoyait son argent au Pays, pour qu’on lui construise une maison et pour créer un commerce. Quand il est rentré sa famille avait dépensé tout l’argent et il n’y avait que les fondations de la maison... Aujourd’hui il vivote, miséreux comme la plupart des Africains.
On a tôt fait de devenir “accro” au bissap et au “café Touba” (le café des vendeuses de rue) dont j’aime bien la saveur très particulière — il est censé porter chance, ainsi mieux vaut en boire dès le début de la journée (“Touba” désigne un chef religieux historique, une ville sainte et une des principales confréries religieuses du Sénégal).
Il n’est pas très commode de se rendre à Kayar, un village de pêcheurs Lébous, lorsque l’on ne connaît pas bien la subtilité des nombreuses correspondances, on doit en effet prendre plusieurs transports en commun (taxis collectifs et minibus) pour y arriver. Au Sénégal les transports en commun sont nombreux et fréquents — bien qu’insuffisants (toujours bondés) — mais sur les petites distances, ils sont tellement segmentés qu’il faut, paradoxalement, souvent plus de temps pour un court trajet entre des villes de moindre importance que pour un long voyage entre deux grandes villes.
Un gamin d’une dizaine d’années dit s’appeler Jean-Pierre (?) et que son père qui est à New York revient les voir (lui, sa mère et ses frères et sœurs) tous les mois (!?). Je lui réponds : «alors vous êtes très riches». Il se renfrogne et après un long moment de silence : «si j’étais riche je partagerais avec tous ceux qui n’ont pas d’argent...».
Bribes de voyage
Sénégal 1 Bakel / Podor